Veröffentlicht vom Kollektiv*am 15. August 2022
Ein Jahr nach der Machtübernahme durch die Taliban ist Afghanistan für Frauen wieder die Hölle auf Erden.
Mädchen wird Bildung verweigert, Frauen werden gezwungen, die Burka zu tragen. Frauen dürfen nicht mehr ohne einen männlichen Vormund reisen und sind fast überall aus der Berufswelt ausgeschlossen. Die Zahl der Kinderheiraten ist gestiegen, Frauenhäuser wurden geschlossen. Frauen, die für grundlegende Rechte protestierten, wurden entführt und gefoltert.
Kurzum, die Taliban haben wieder Geschlechterapartheid durchgesetzt und verweigern Frauen Menschenrechte und Freiheit.
Diese Situation war weitgehend vorhersehbar, hätte die internationale Gemeinschaft die Warnungen beherzigt, dass die Taliban von heute die Taliban von gestern sind. Diejenigen, die 1996 in Kabul einmarschierten und fünf Jahre lang ihre Barbarei durchgesetzt haben, wurden mit äußerstem Zynismus wieder an die Macht gelassen, nachdem sie 2001 vertrieben worden waren. Welch eine Verkehrung der Geschichte!
Keine Verhandlungen mit den Taliban
Afghanische Frauen haben die Welt vor dem Handeln der Taliban gewarnt, aber ihre Stimmen wurden wieder ignoriert. Die Folgen sind schrecklich, nicht nur für afghanische Frauen, sondern für das ganze Land, das sich in eine humanitäre Katastrophe verwandelt hat. Um eine weitere Verschlechterung zu verhindern, sollten die europäischen Regierungen beginnen, auf die Forderungen afghanischer Frauenrechtlerinnen zu hören.
Anstatt die Taliban mit dem Begriff "De-facto-Regierung" zu legitimieren, sollten die UN und die westlichen Regierungen sie als das bezeichnen, was sie sind: Terroristen.
Trotz aller Menschenrechtsverletzungen empfing Norwegen am 23. Januar in Oslo eine 15-köpfige Taliban-Delegation, darunter Anas Haqqani (ein Terrorist, der für mehrere tödliche Anschläge in Afghanistan verantwortlich ist), zu einem Treffen mit Vertretern der Vereinigten Staaten, Großbritanniens, Deutschlands, Frankreichs, Italiens, der Europäischen Union und Norwegens. Es wurden wie üblich vorbeugend darauf hingewiesen, dass dieses Treffen in keiner Weise eine offizielle Anerkennung der Taliban bedeutet. Ihr Sprecher erklärte jedoch, dass dies nur das erste von mehreren Treffen mit EU-Ländern sei.
Sowohl der Empfang in Oslo als auch die Verhandlungen unter anderem des deutschen Botschafters für Afghanistan mit Vertretern der Taliban waren Fehler. Es waren Fehler, die direkt zur weiteren Entrechtung der afghanischen Frauen beigetragen haben. Deshalb dürfen diese Fehler unter keinen Umständen wiederholt werden.
Stattdessen muss die Strategie der Taliban so gekontert werden, wie es afghanische Frauenrechtlerinnen seit langem fordern:
Alle Verhandlungen mit den Terroristen müssen sofort eingestellt werden. Die Taliban dürfen weder offiziell anerkannt werden, noch dürfen Hilfsgelder an sie fließen. Humanitäre Hilfe sollte ausschließlich über unabhängige Nichtregierungsorganisationen geleistet werden.
Bedrohte Frauenrechtsaktivistinnen sollten vorrangig aus Afghanistan evakuiert werden.
Auch im Ausland müssen afghanische Frauen vor Bedrohung und Verfolgung geschützt werden.
Fahrplan für die Zukunft Afghanistans
Um die von den Taliban angestrebte totale Geschlechterapartheid zu verhindern, ist es wichtig, einen Fahrplan für die Zukunft Afghanistans aufzustellen, der ausschließlich mit afghanischen Frauenvertreterinnen ausgehandelt wird. Die EU-Regierungen sollten sich ausschließlich an diesen Fahrplan halten.
Denn die Forderungen, Mädchen und Frauen wieder Zugang zu Bildung und Arbeit zu geben und ihnen Bewegungsfreiheit zu gewähren, sind ein Anfang, dürfen aber auf keinen Fall als ausreichendes Ziel gesehen werden.
Auch eine teilweise Entrechtung von Frauen darf niemals akzeptiert werden, das Ziel muss immer die vollständige Wiederherstellung der Menschenrechte für Frauen in Afghanistan sein!
Als europäische Frauen verurteilen wir die bisherige gefährliche Diskrepanz zwischen den wortreichen Verurteilungen der Taliban in Regierungserklärungen und der de facto schleichenden Annäherung und Akzeptanz der Terrorgruppe durch westliche Regierungen.
Wir möchten unsere Regierungen daran erinnern, dass die Rechte der Frauen zu den universellen, unveräußerlichen und nicht verhandelbaren Menschenrechten gehören.
Frieden in der Welt wird mit Frauen geschaffen!
Par Collectif*
Un an après la prise du pouvoir par les talibans, l'Afghanistan est à nouveau redevenu un immense enfer pour les femmes où elles ont l’obligation de porter la burqa, d’être accompagnées d’un tuteur dans la rue et presque exclues du monde du travail et de l’éducation. Celles qui manifestent pour leurs droits sont enlevées, emprisonnées et torturées. C’est bien simple, concernant leur condition, le proverbe pachto est appliqué à la lettre : « une femme se trouve soit à la maison, soit au cimetière ». Les collèges et les lycées sont fermés aux filles et les plus chanceuses d’entre elles poursuivent leur scolarité dans des écoles clandestines. De plus, les mariages des petites filles avec des hommes très âgés ont bondi en flèche et dans des zones rurales, il arrive même que certaines se vendent comme du bétail. Bref, les talibans imposent une fois de plus un apartheid sexuel, privant les femmes et les petites filles de leurs droits les plus élémentaires alors qu’elles représentent près de 55 % de la population dans un pays décimé par des guerre successives.
Cette situation catastrophique aurait largement pu être anticipée si la communauté internationale avait tenu compte des avertissements à l’effet que les talibans d’aujourd’hui ne sont que les talibans d’hier. Ceux qui avaient envahi Kaboul en 1996 pour y imposer leur barbarie durant cinq longues années ont été reconduits au pouvoir avec un rare cynisme après y avoir été chassés en 2001. Quel retournement de l’Histoire ! Depuis le désastreux retrait des américains en août dernier, la pire des tyrannies s’est réinstallée.
Cesser les négociations avec les talibans
Dès lors des femmes afghanes sont rentrées en résistance pour mettre en garde le monde sur la nature des nouveaux maîtres de Kaboul. Malheureusement, leurs voix ont été ignorées. Les conséquences sont désastreuses non seulement pour elles mais pour l’ensemble du pays qui a sombré dans une terrible crise humanitaire. Pour s’en sortir, il faudrait d’abord commencer à reconsidérer la condition des femmes et les associer à la table des négociations au lieu de légitimer les talibans par le terme : "autorité de facto". D’ailleurs, on devrait les nommer pour ce qu'ils sont : des terroristes. Mais nous sommes loin du compte.
Malgré toutes les violations des droits humains, le 23 janvier dernier, la Norvège a accueilli, à Oslo, une délégation talibane - exclusivement masculine – de 15 hommes comptant Anas Haqqani (un chef terroriste responsable de plusieurs attentats meurtriers en Afghanistan) pour rencontrer des représentants des États-Unis, du Royaume-Uni, d'Allemagne, de France, d'Italie, de l'Union européenne et de Norvège. Certes toutes les précautions d’usage ont été prises pour indiquer que cette rencontre ne suppose en rien une reconnaissance officielle des talibans. Toutefois, leur porte-parole a indiqué que cette étape n’était que la première de plusieurs autres rencontres avec les pays de l’Union européenne. Quelle honte !
Tant l'accueil à Oslo que les négociations, entre autres, de l'ambassadeur allemand en Afghanistan avec les représentants des talibans ont été des erreurs monstrueuses qui ont directement contribué à la détérioration de la condition des femmes. Par conséquent, ces erreurs ne doivent en aucun cas se répéter. Plus encore, il s’agit, aujourd’hui, de contrer la stratégie des talibans, ce que réclament depuis longtemps les militantes afghanes des droits humains. Toutes les négociations avec les terroristes doivent cesser immédiatement. En d’autres mots, les talibans ne doivent pas être reconnus et l'argent de l'aide humanitaire doit être acheminé par le biais d'ONG indépendantes.
Feuille de route pour l'Afghanistan conforme au respect des droits humains
En termes d’accueil, en Europe, une attention particulière doit être portée au sort réservé aux militantes des droits humains et à leurs familles pour les évacuer en priorité d'Afghanistan, leur offrir la protection nécessaire et veiller à leur intégration.
Plus important encore, une feuille de route devrait être élaborée pour l'avenir de l'Afghanistan avec une vision conforme au respect des droits humains. Les gouvernements de l'Union européenne devraient promouvoir une telle démarche en soutenant la société civile afghane. Car l'exigence de « simplement » redonner aux filles et aux femmes l'accès à l'éducation et au travail ainsi que rétablir leur liberté de mouvement est, certes, un « progrès » compte tenu de la situation actuelle mais ne peut être envisagée comme un objectif ultime. L’ambition d’une sortie de crise devrait toujours être jumelée avec la nécessité de rétablir et de respecter les droits humains. En ce sens, la privation -même partielle- des femmes de leurs droits constitue une atteinte à leur dignité et à leur intégrité et ne devrait jamais être acceptée !
Nous, femmes européennes, condamnons toute initiative qui légitime ou reconnait les talibans comme étant l’"autorité de facto". Nous tenons à rappeler à nos gouvernements que les droits des femmes font partie des droits humains universels, inaliénables et non négociables. Nous sommes avec les femmes afghanes qui souffrent et résistent héroïquement. Nous leur témoignons, aujourd’hui, notre solidarité concrète et agissante.
By Collective*
One year after the Taliban seized power, Afghanistan is once again hell on earth for women.
Girls are denied education, women are forced to wear the burqa. Women are no longer allowed to travel without a male guardian and are almost everywhere excluded from work. The number of child marriages has risen, shelters for women have been closed. Women who protested for basic rights were abducted and tortured.
In short, the Taliban imposed gender apartheid once again, denying women human rights and freedom.
This situation could largely have been anticipated if the international community had heeded the warnings that the Taliban of today are the Taliban of yesterday. Those who invaded Kabul in 1996 and imposed their barbarity for five long years were returned to power with a rare cynicism after being driven out in 2001. What a reversal of history!
Cease negotiations with the Taliban
Afghan women cautioned the world against the actions of the Taliban but again, their voices were ignored. The consequences are dire not only for Afghan women but for the whole country which turned into a humanitarian catastrophe. To stop further deterioration, the European governments should start to listen to the demands of Afghan women’s rights advocates.
Instead of legitimising the Taliban by the term "de facto authorities", the UN and Western government should name them for what they are: Terrorists.
Yet despite all these human rights violations, on January 23, Norway hosted a 15-man Taliban delegation in Oslo, including Anas Haqqani (a terrorist leader responsible for several deadly attacks in Afghanistan), to meet with representatives of the United States, the United Kingdom, Germany, France, Italy, the European Union and Norway. All the usual precautions were taken to indicate that this meeting in no way implies official recognition of the Taliban. However, their spokesperson indicated that this was only the first of several meetings with EU countries.
Both the reception in Oslo and the negotiations of, among others, the German ambassador for Afghanistan with Taliban representatives were mistakes. They were mistakes that directly contributed to the further deprivation of rights of Afghan women. Therefore, these mistakes must not be repeated under any circumstances.
Instead, the Taliban's strategy must be countered, which is what Afghan women's rights activists have been demanding for a long time:
All negotiations with the terrorists should cease immediately. The Taliban should not be officially recognised, nor should aid money be channeled to them. Humanitarian aid must be provided exclusively through independent NGOs.
Threatened women's rights activists must be given priority for evacuation from Afghanistan.
Even abroad, Afghan women must be protected from threats and persecution.
Human rights compliant roadmap for Afghanistan
Most importantly, to prevent the complete gender apartheid sought by the Taliban, a roadmap should be drawn up for the future of Afghanistan, negotiated exclusively with Afghan women’s representatives. EU governments should adhere solely to this roadmap.
For the demand to merely give girls and women access to education and work again and to grant them freedom of movement are a start but must never be seen as the ultimate goal.
The goal must always be the full restoration of human rights for women in Afghanistan, even partial deprivation of women's rights must never be accepted!
As European women, we condemn the dangerous discrepancy so far between the wordy condemnations of the Taliban in government statements and the de facto creeping rapprochement and acceptance of the terrorist group by Western governments.
We would like to remind our governments that women's rights are part of universal, inalienable and non-negotiable human rights.
Peace in the world is built with women!
1) Afghan Refugee Communitee in Belgium (Lailuma Sadid)
2) Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind (CCLJ) (Emmanuelle Einhorn)
3) Centre Européen du Conseil International des Femmes (CECIF) (Viviane Teitelbaum)
4) Collectif 13 droits des femmes (Catherine Lecoq)
5) Collectif d’accord de ne pas être d’accord (Danièle Perez)
6) Collectif Laïcité Yallah (Djemila Benhabib)
7) Comité de soutien aux femmes Afghanes du Club L (Nadia Debass)
8) Conseil National des Femmes Françaises (CNFF) (Marie-Claude Bertrand)
9) Forum femmes Méditerranée (Esther Fouchier)
10) International Women in Power ( Hourvash Pourkian)
11) La Palabre (Khady Koita)
12) Les VigilantEs (Christine Le Doaré);
13) Libres Mariannes (Laure Caille);
14) Ligue du Droit International des Femmes (Annie Sugier) ;
15) Migrantinnen für Säkularität und Selbstbestimmung (Naïla Chikhi);
16) Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme (Huguette Chomski Magnis);
17) Network of Afghan Diaspora Organisations in Europe-NADOE (Lailuma Sadid)
18) Observatoire Féministe des Violences faites aux Femmes (Viviane Teitelbaum)
19) Regards de Femmes (Michèle Vianès)
20) Réseau Féministe « Ruptures » (Monique Dental)
21) Zentralrat der Ex-Muslime Deutschland (Mina Ahadi)